Journal du Détaillant N°28

Il y a des moments de grandes satisfactions dans la vie des chausseurs et de leurs représentants ! Depuis des années, déjà à l’époque du Président Fabre, tous les six mois nous faisions réaliser de coûteux constats par des huissiers. Les membres du Conseil Fédéral achetaient des paires quelques semaines avant les soldes, puis les mêmes pendant les soldes, afin de collecter des factures et multiplier les exemples de comportements déloyaux par rapport aux détaillants classiques, et surtout abusifs et trompeurs envers les consommateurs. Les 2,4 millions d’euros d’amendes qui viennent d’être infligés à 19 grands sites de vente sur Internet par la DGCCRF sont une satisfaction.

Faux rabais, fausses promotions, prix de références gonflés artificiellement, sites factices pour faire croire que les produits sont vendus plus chers ailleurs : tout est bon pour duper les clients. Mais ce n’est pas fini car nous estimons, à la fédération, que ces sites bénéficient d’une fiscalité particulièrement avantageuse par rapport aux détaillants traditionnels : sur 135 000 sites de commerce travaillant en France, seuls un millier environ sont référencés par l’Administration fiscale.

C’est à ces moments-là que les chausseurs touchent du doigt certaines actions de leur Fédération qui restent longtemps dans l’ombre. Deuxième satisfaction: face aux évolutions de la société, les chausseurs redressent pourtant la tête. En 2016, ils ont vendu presque 16 % des paires vendues sur le marché français (+ 1 % par rapport à 2015), pendant que les succursalistes étaient à la peine, perdant 3 points à 19 % et que les ventes Internet (incluses celles des détaillants qui ont un site de vente en ligne) stagnaient à 10 %. La seule catégorie qui s’en sorte bien, vous n’en serez pas surpris, sont les magasins de sport. C’est la mode ! Mais la politique commerciale des grandes marques du sport tend à supprimer tous les points de vente indépendants au profit de leurs propres méga shops. L’avenir nous dira si ce choix politique est le bon, car ce sont les détaillants qui les ont fait connaître et qui les feront peut-être oublier. 

Le Président Philippe DAQUAI

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